Collège Alfajiri (Bukavu)
Commencé le 7 décembre 1938 par les Pères Missionnaires d’Afrique du vicariat apostolique de Bukavu, le collège Saint Charles est devenu collège jésuite en septembre 1941 et sa gestion a été confiée à la province belge septentrionale.
Les jésuites ont déplacé le collège du site de la Kawa au site actuel de Nyalukemba. Après le vent déferlant de la guerre mondiale, le collège jésuite est devenu « Collège Notre Dame de la Victoire » et a pris comme fête patronale l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. A la nationalisation des écoles, il prend la dénomination de « Collège Alfajiri », du swahili pour dire « Aurore ».
Si aux premières années, le collège a suivi le programme scolaire belge, notamment les humanités gréco-latines et scientifiques modernes, il connaît aujourd’hui un grand développement qui s’est fait progressivement selon la lecture discernée des signes du temps et des besoins des populations. Il comprend les cycles préscolaire, primaire et secondaire. L’enseignement maternel dure un an au collège et accueille en moyenne annuelle près 225 enfants de 5 ans, répartis en cinq classes. L’enseignement primaire dure six ans et compte près de 1250 élèves chaque année répartis en 30 classes, soit 15 par direction. Le secondaire compte en moyenne annuelle 980 élèves répartis en 30 classes. Il organise quatre options : Latin-philosophie, Math-physique, Biologie- chimie et Commerciale administrative. Au secondaire, il y a aussi le centre de spécialisation professionnelle (CSP) en secrétariat-dactylo-informatique qui dure un an et compte près de 70 élèves répartis en deux classes.
Le collège dispose d’une infrastructure pour accueillir près de 130 élèves à l’internat. Il rend ces infrastructures disponibles à d’autres activités de formation en certaines périodes de l’année. L’histoire nous apprend que ces infrastructures ont servi à plusieurs reprises à héberger des forces onusiennes en mission de service dans le pays à des moments de guerre, et plus particulièrement dans la ville de Bukavu. Ce fut le cas en 1964 et en 2004.
Dans son organisation interne, les élèves et les enseignants de maternelle, du primaire et du secondaire bénéficient tous du même régime réglementaire et administratif, et des mêmes avantages socioculturels. Un même Recteur, un même conseil de direction, un même conseil de gestion et un même comité des parents siègent au nom de tout le complexe scolaire. Le partenariat au sein du collège témoigne vraiment que l’éducation est une œuvre partagée.
Quant aux membres du personnel, ils sont au nombre de plus ou moins 103 dont certains travaillent avec des contrats privés (personnel non reconnu par l’Etat congolais). Un bon nombre parmi eux sont logés à proximité du collège, dans la concession des Pères de la Compagnie de Jésus. Un transport est assuré chaque matin pour les membres du personnel habitant à distance. Plus ou moins sept jésuites font partie de l’équipe éducative et habitent au collège même. Les jésuites assurent non seulement la direction et l’animation spirituelle au collège, mais aussi la gestion de la Paroisse Saint Pierre Claver, celle de l’Action Sociale CHECHE et l’aumônerie universitaire dans la ville.
Le collège dispose d’une infrastructure qu’il exploite comme source d’autofinancement pour suppléer aux frais de fonctionnement. Telles sont les installations sportives, la grande salle de fête (unique du genre dans la ville), la salle ex-Humanitas pour différentes cérémonies festives, les maisons en location et la célèbre bibliothèque Humanitas. S’ajoute à ce carrefour culturel la salle d’Internet qui attire pas mal de jeunes. L’esprit d’initiative et de créativité des élèves et des professeurs, font du collège un véritable créateur de la culture pour la ville de Bukavu et ses environs.