Le Centre d’Etudes Pour l’Action Sociale (CEPAS)
Le Centre d’Etudes pour l’Action Sociale, CEPAS en sigle, (9, Avenue Père Boka, Kinshasa-Gombe) fut officiellement créé le 1er janvier 1965. Le but des fondateurs fut de mettre les résultats de la recherche au service de l’action de développement. Pour atteindre ce but, le CEPAS se donne un triple objectif : assurer le lien entre l’étude et l’action sociale en sensibilisant les divers milieux aux exigences du développement et en mettant les résultats de la recherche scientifique et doctrinale au service de ceux qui sont engagés dans l’action ; dégager à partir d’une connaissance des réalités africaines une doctrine de développement inspirée de principes chrétiens ; contribuer à l’effort d’étude économique et sociale, par l’analyse scientifique des conditions du développement. Pour fonctionner, le jeune CEPAS a besoin d’un directeur et de locaux. Le Père Provincial des Jésuites d’Afrique centrale met à la disposition du jeune Centre les locaux qui avaient abrité la Bibliothèque de l’Etoile en plein quartier administratif de Kinshasa. Le Père Willy De Craemer est le premier directeur du CEPAS de 1961. En 1966, l’équipe est renforcée par l’arrivée du Père Joseph Boute qui prend la responsabilité de la bibliothèque. En 1967, c’est le tour du Père Henry De Decker qui remplace le Père De Craemer comme directeur du CEPAS. La même année, le Père Léon de Saint Moulin arrive pour entreprendre une étude sur les structures urbaines de Kinshasa et des villes du Zaïre. Dès son origine, le CEPAS se présente sous un double visage : d’un côté, une équipe multidisciplinaire dont les membres ont de nombreux engagements hors de l’institution ; d’autre part un noyau d’activités et de structures communes : la revue, la bibliothèque, un certain nombre d’activités et de publications. Cette formule permet au CEPAS d’être une institution ouverte et de poursuivre ses objectifs : étude de la société et lien avec l’action sociale. La revue Congo-Afrique permettra aux membres du CEPAS de mettre à la disposition d’un large public les résultats de leurs travaux. Elle donnera à des auteurs et chercheurs zaïrois un lieu d’expression particulièrement apprécié. Les éditoriaux et les analyses de l’évolution de la société zaïroise proposeront un regard chrétien sur les évènements. La bibliothèque. Avant même la naissance du CEPAS, les futurs membres du CEPAS avaient rassemblé des ouvrages concernant les problèmes de société et le Zaïre en particulier. En 1966, le Père Boute organise la bibliothèque. On décide de la rendre accessible au public, en demandant toutefois au lecteur de consulter les ouvrages sur place. A la demande de l’épiscopat, le CEPAS organise dès 1967, des sessions de formation sur les problèmes de développement. Le but est d’aider prêtres, religieux et laïcs à saisir le sens chrétien de leur mission dans le développement du pays. Caractéristiques de cette première période. Ainsi le projet des fondateurs a pris forme. Une équipe jeune, dynamique et compétente s’est constituée. Ses membres, missionnaires expatriés, sont engagés à des « endroits stratégiques » pour l’avenir du pays. La passion jésuite de former, s’exprime de manières diverses : dans l’enseignement formel supérieur, mais aussi dans la formation permanente à travers les sessions et les publications. La revue et la bibliothèque assurent au nouveau Centre un rayonnement certain. Le public atteint est essentiellement un public intellectuel. La dimension recherche est largement présente. Le CEPAS travaille en collaboration avec les structures d’Eglise, mais aussi les institutions d’enseignements supérieurs ou de recherche, l’administration et l’aménagement du territoire et les milieux syndicaux. Le jeune arbre CEPAS avait pris racine dans le sol congolais. En 1969, le CEPAS ajoute à ses différentes activités celle de relais de cours par correspondance d’INADES au Zaïre. Depuis longtemps, le CEPAS était préoccupé par les nombreuses injustices dont étaient victimes les citoyens zaïrois. En 1980, un service d’information juridique est créé sous la direction du Père Didier de Failly, relayé en 1985 par le Père Léon de Saint Moulin et par le Père Pierre de Quirini qui rédige deux premières brochures de vulgarisation juridiques : Les droits des citoyens zaïrois et Comment fonctionne la justice au Zaïre. Cette seconde période de l’histoire du CEPAS est marquée par une transformation du public touché : Inades-Formation-Zaïre ouvre le CEPAS sur le public rural et l’animation urbaine l’oriente vers les milieux populaires de la ville. Les brochures de vulgarisation juridique sont destinées à un très large public. En 1978, le Père De Decker est remplacé à la direction du CEPAS par le Père Segers. Avec le développement des activités d’Inades-Formation-Zaïre, la tâche devient de plus en plus lourde. Des « fondateurs » comme le Père De Decker sont appelés à d’autres tâches. L’équipe est renforcée par l’arrivée du Père de Failly et du Père Verhaegen qui s’orienteront surtout vers l’action. Le premier crée les services « Moyens audiovisuels » et « Technologies appropriées ». Malgré les mutations, le CEPAS reste une œuvre-clé de la Province d’Afrique Centrale de la Compagnie de Jésus, qui a marqué clairement sa volonté de maintenir en vie l’institution. Il apporte sa contribution : à la réflexion sur les problèmes de société relatifs à l’Etat de droit, à la démocratie, à la décentralisation, aux droits humains à la corruption, à la justice sociale, à la bonne gouvernance économique avec l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, corruption, la société civile ; au processus de consolidation de l’indépendance en RDC à travers les publications dans la revue Congo-Afrique et l’organisation des journées sociales du CEPAS avec le thème « Au-delà du Jubilé d’or : quel avenir pour la RDC » ; à la réflexion sur les enjeux et perspectives de la paix et la sécurité en RDC et dans la région des Grands Lacs : un chantier toujours inachevé. La promotion de la paix, de la sécurité et du développement passe par la conjugaison des efforts concertés des acteurs politiques, des opérateurs économiques et les acteurs des Organisations de la Société Civile ; au leadership et bonne gouvernance du genre avec un numéro spécial « Tout sur et par la femme ». Pour la première fois, nous avons consacré entièrement sur l’éloge de la femme, les questions de parité homme-femme, le rôle de la femme et l’engagement politique de la femme ; à la bonne gouvernance dans le secteur minier de la RDC, par la publication le livre sur