Centre Monseigneur Munzihirwa
Le Centre Monseigneur Munzihirwa (CMM, en sigle) est une structure d’hébergement et d’encadrement des « enfants dits de la rue » et dont l’objectif est leur réinsertion familiale et/ou socioprofessionnelle. Initié par le Père Nzuzi Bibaki et encouragé par le Père provincial d’alors, le Père Marcel Matungulu Otene, le CMM a été fondé en août 1995 comme une réponse de la Compagnie Jésus au phénomène « enfants de la rue », phénomène très ancien, qui se développe chaque année avec une acuité toujours plus grande dans la ville de Kinshasa. Le centre a commencé comme « Projet de Réinsertion des enfants de la rue » au mois d’août 1995. C’est en 1997 qu’il a été rebaptisé Centre Monseigneur Munzihirwa pour honorer la mémoire de Mgr Christophe Munzihirwa, S.J., archevêque de Bukavu et pasteur soucieux du sort des pauvres et des marginalisés, assassiné le 29 octobre 1996. Le centre s’est doté d’une personnalité juridique depuis sa reconnaissance comme association sans but lucratif (ASBL) par l’arrêté ministériel n° 264/CAB/MIN/ J&GS/2003 du 10 janvier 2003. Il a son siège social sur l’avenue Doruma n°A14 au quartier Matonge III dans la commune de Kalamu. Dès son commencement, le CMM s’est assigné comme objectif la réinsertion des enfants, suivie de la scolarisation ou de l’apprentissage des métiers avec l’appui du centre. Les enfants réinsérés sont placés soit dans leurs familles biologiques et/ou élargies, soit dans les familles d’accueil selon les causes de leur départ ou leur renvoi de la famille. Le centre supporte les frais de scolarité de 50 enfants dans différentes écoles de la ville et l’apprentissage des métiers de vingt-cinq jeunes tout en maintenant un contact régulier avec leurs familles, les écoles et les centres d’apprentissage. Tout en hébergeant les enfants à réinsérer, le centre héberge aussi un certain nombre d’enfants qui ne sauront être placés dans aucune famille parce qu’accusés de sorcellerie – et donc responsables de certains malheurs qui ont frappé leurs familles. Ces enfants restent hébergés au centre ; certains d’entre eux vont à l’école ou à dans un centre de formation à partir du CMM, tandis que d’autres suivent des cours de remise à niveau et de rattrapage sur place. Les accusations de sorcellerie sont un obstacle majeur au travail de réinsertion familiale. Elles sont la cause des blessures profondes dans la vie des enfants dits de la rue. Malheureusement, certains pasteurs des églises dites de Réveil exploitent le phénomène « enfant sorcier » pour diviser davantage les parents de leurs enfants. La complexité du travail d’encadrement des enfants de la rue a conduit le centre à s’adapter aux circonstances du temps et des personnes afin d’être capable d’offrir une réponse appropriée à ce phénomène qui continue à déchirer la société kinoise. C’est ainsi que le centre a ouvert un atelier d’apprentissage de la menuiserie et d’ajustage et soudure au quartier Cogelos, derrière le plateau des professeurs de l’Université de Kinshasa. Cet atelier est aussi ouvert aux autres jeunes désœuvrés de Cogelos et de Kindele afin de prévenir la délinquance juvénile. Malheureusement, suite à la rupture de la fourniture en énergie électrique depuis le mois d’août 2010, l’atelier fonctionne à un rythme minimal. Dans le but d’élargir ses horizons, le centre a eu l’ambition de rayonner au niveau du quartier où il est situé pour aider la société à changer son image des enfants dits de la rue. Cela se fait à travers l’organisation des activités sportives et la sensibilisation sur le VIH/ SIDA et les infections sexuellement transmissibles. Certains jeunes du CMM ont reçu la formation de pairs éducateurs en matière de sensibilisation sur le VIH/SIDA et les infections sexuellement transmissibles. Le centre a ouvert un club anti-Sida pour sensibiliser les autres enfants de la rue et les jeunes du quartier. Cette sensibilisation est faite par les jeunes du centre sous la supervision des éducateurs sociaux.